CHANGEMENT DE TYPE 1 ET DE TYPE 2
C'est à Gregory Bateson, figure importante de l'Ecole de Palo Alto, que revient le mérite d'avoir apporté des éléments déterminants pour la compréhension du processus de changement. Ses apports ont permis la mise en œuvre d'une nouvelle pédagogie du changement. Bateson distingue deux types de changement dans les systèmes humains : le changement qui intervient à l'intérieur d'un système, qu'il nomme le changement 1, et le changement qui affecte et modifie le système lui-même, qu'il appelle le changement 2.

Le changement de type 1 représente l’homéostasie d’un système. C’est l’exemple de la marche pour un individu : une forme d’équilibre constamment instable, un changement permanent « sans douleur ». Le changement de type 1 régit la vie des organisations. Par exemple, le cœur de métier de l’industrie automobile est de concevoir, construire et commercialiser des véhicules. Les projets de nouveaux véhicules peuvent être assez compliqués (R&D, gestion de projet,…) en même temps que produire de nouveaux véhicules constitue l’essence même de l’industrie automobile. Ce sont des changements de type 1.
Le changement de type 2 définit une évolution du système entier. En entreprise, ce sont des projets de transformation issus par exemple de fusions d’entreprises ou de reconversion dans de nouveaux domaines d’activité. L’objectif commun du système n’est plus le même, l’ensemble du système évolue vers une nouvelle homéostasie. Ce sont ces changements qui sont difficiles à gérer en entreprise de par leur complexité / imprédictibilité. Ils font donc l’objet d’une « conduite du changement ». C’est surtout la complexité des enjeux humains qui les font qualifier de projet de transformation : le passage à l’an 2000 n’a jamais eu cette étiquette…
Conduite du changement ou accompagnement au changement ?
« Conduire le changement » est illusoire dans la mesure où l’on ne « pilote » pas la complexité, l’imprévisibilité. De la même manière, si l’on parle d’accompagnement du changement en entreprise, on fait une erreur sémantique, ce n’est pas le changement qu’on accompagne, c’est l’entreprise dans le changement, et l’entreprise, c’est d’abord et avant tout les personnes qui la composent. Mieux vaut parler d’accompagnement au changement.